Cheeeeeese !

L'homme est normand (mais ça ne se voit pas). Il aime le fromage, la crème fraîche, le riz au lait, l'escalope normande… (et beaucoup moins la ratatouille, le poulet basquaise, les poëllées de légumes… allez savoir pourquoi !).
Et moi, le fromage, je beurk beurk n'aime pas du tout ça ! Mon père continue de me passer le plateau de fromages à table et s'étonne : tu n'aimes toujours pas le fromage ? Ca viendra avec le temps. Mouais, papa, ça fait juste plus de quarante ans que ça dure et plus de trente que tu me dis que toi non plus tu n'aimais pas ça et puis un jour tu as trouvé que c'était hyper bon (avec un verre de rouge et du bon pain).

Il y a (heureusement) ce qu'on appelle les pates dures : gruyer, conté… tant que ce n'est pas trop fort genre au lait cru et pas bien sec, j'adore. Les fromages italiens (cuits, gratinés…) aussi.
Tout ce qui sent, qui coule, qui suinte, ce n'est juste pas possible.
A 11 ans, en 6e, j'avais une bonne copine, Emmanuelle. Svelte, belle, la coqueluche des garçons. Et chaque matin à la récré de 10h30 elle mangeait un sandwich préparé par son père : soit au pâté, à la rillette ou au fromage… Et nous ses copines, tous les matins, on lui demandait "un croc".

Un jour- pourtant d'habitude je me méfiais - au 4e étage devant la salle de cours, elle me tend son sandwich pour "un croc". Et j'y vais franchement ! Et je me dis que la couche de beurre, elle est vraiment épaisse… Et oh non pas ça ! Je bouscule 590 élèves sur 4 étages descendus en courant, la main devant la bouche en hurlant "pouchévou, pouchévouuuuu"… Et 4 étages plus bas aux toilettes je recrache le tout (et même plus !) : c'était du camembert !!

Pourquoi je raconte tout ça moi ? Ah oui ! parce qu'il existe un gâteau très appétissant au nom très repoussant (pour moi) : le cheese cake ! Un jour mon homme a réussi à m'y faire goûter au restaurant (mais non j'te jure ça n'a pas du tout le goût du fromage !!). Une petite saveur citronnée sous le joli coulis de framboise, une pate sablée délicieuse : Hummm c'est bon. C'était il y a longtemps déjà.

Et vendredi, j'ai décidé "tiens si je tentais le cheese cake ?" (la rectte de la poule m'avait fait envie…)

Je note la recette de la poule, j'en recherche d'autres sur la toile, je cogite, je corrige et j'arrive à ça :

Fond du gâteau :
- 200 g de biscuits (moitié speculoos et moitié palets bretons)
- 80 g de beurre

Garniture :

• 600 de Saint-Môret
• un peu moins d'une briquette de crème épaisse allégée
• 110 g de sucre
• 4 œufs
• 1 citron pressé
• 1 gousse de vanille
• 1 cas de farine

Préchauffage du four à 150°C (pas trop chaud).

Biscuits écrasés au pilon petit à petit puis mélangés au beurre fondu.
Aplatissage du tout sur le fond d'un moule rond préalablement beurré (anti-adhésif de préférence) mis au four 10 mn.

Pendant ce temps là :

• Fouetter les œufs et le sucre
• Ajouter le Saint-Môret et la crème, le jus de citron et le contenu "gratté" de la gousse de vanille et battre le tout.
• Verser le mélange sur le fond cuit.

Mettre au four 35 mn environ
Laisser refroidir puis mettre au réfrigérateur pendant 4 h minimum.

Verdict : c'est quand-même très consistant ! Les enfants en ont mangé avec plaisir (mais avec de la confiture). L'homme a regretté l'abscence de coulis mais a dit que c'était très bon quand-même.
Et moi ? ben à vrai dire je ne pense pas aimer le St Morêt nature (quoique jamais goûté !). J'ai mangé une petite part sans arrêter de penser aux deux noms, cheese et St Morêt… ca m'a gaché le plaisir !

Ah et puis je l'ai démoulé au sortir du four, sur une assiette avant de le retourner pour qu'il soit du bon côté, sur le plat à tarte : la moitié de la garinute est resté collée à l'assiette ! Tout le dessus craquelé, oh misèèèère !

Si je devais en refaire : Moitié moins de garniture : 200g de St-Morêt seulement et une briquette de crème) et le reste pareil. Pour mieux profiter du fond de tarte (excellent!) et un effet moins "kloug"…