Sale manie !

19 octobre 2010

On prend des habitudes. On attrape des manies. Sans toujours savoir pourquoi. Avec le temps on vit bien avec. Son sale caractère, son sale goût, ses tics (vous dirais-je que mon grand-frère cherchait toujours ses crottes de nez en conduisant ? Ca me rendait dingue ! il a 44 ans aujourd'hui. Happy birthday popoff… Il vit bien loin de moi, en Californie. Mais je suis sûre qu'il a gardé cette sale manie !)

Bon bon bon.
Et cette fois tu veux en venir où dis ?

Là.

Ben oui, c'est comme ça depuis… fiou depuis longtemps. Je bouffe mes stylos ! Au bureau c'est un avantage : on ne risque pas de me les piquer (sauf que certains se laissent bouffer sans cicatrice. Du coup c'est vicieux : tu piques mon stylo, tu le portes toi-même à ta bouche et hahahaha moi je rigole !!)
C'est un inconvénient aussi parfois. Quand par mégarde j'arrive en réunion avec mon stylo crado et tout cul d'jatte dans la bouche, face à des clients qui - polis - se gardent bien de tout commentaire (et de tout "vous n'auriez pas un stylo j'ai oublié le mien…")

Evidemment, je n'ai pas de bouchon à vous montrer. Ca fait bien longtemps que j'ai fini de les mastiquer !!
Tu te dis : elle n'a que des Bic au boulot. Non, mais j'avoue que j'ai un faible pour eux.

Et ça me fait penser à une anecdote, que je te livre ici.

A 22 ans par là, je travaillais déjà à Saint-Germain des Prés, dans une petite galerie d'art de la rue Visconti. Travailler est un grand mot mais bon. Et un jour, je tombe en extase devant une chose si jolie : un Bic avec un capuchon en argent… Joli et hors de prix. Moi à ce moment-là je ne roulais pas sur l'or. J'avais un appart coquet et assez grand. Des charges. Mon petit salaire. Alors un Bic à 400 francs… J'ai hésité et tu me comprends, non ?
J'ai vendu l'idée à mon père selon laquelle c'était une affaire sur le long terme, un très très bon investissement : je n'allais plus acheter un seul Bic de ma vie, seulement des recharges. Et vu la rapidité à laquelle il fallait que je remplace mes Bic, vu que j'les mangeais, sur 10 ans j'étais laaaaargment gagnante.

Mon père il a bien ri.
Et non il ne m'a pas dit : tiens ma fille, voilà 400 francs pour ton Bic.

Je n'ai pas mis bien longtemps à ME l'acheter. Je l'ai toujours. Bien rangé : le capuchon seulement. parce que le Bic cristal qui était à l'autre bout, il y a belle lurette que je l'ai pulverisé !