Rituels des familles…

PS : c'est pour faire suite au billet de la Clem…

Chez moi il y en a. il y en a même beaucoup que je participe activement à faire perdurer !

• A commencer par les petits noms… mes enfants les collectionnent. "ma poule" désigne ma mère, moi pour elle, ma fille et mes meilleures amies. Un "Jajon", c'est un mâle aimé dans notre famille.

• Le déjeuner du dimanche qui mijote dès le matin (j'adorais descendre en chemise de nuit, réveillée par les odeurs de la bonne cuisine de ma mère, le dimanche matin, alors que mon père avait mis à fond un disque de musique classique dans le salon).

• Les quelques mots suédois qui sont entrés dans notre vocabulaire quotidien:
  - "Tak for matten" à la fin du repas. (merci pour le repas). Petite, je pensais que tout le monde le disait. Que c'était comme un code à dire au moment de quitter la table. je trouvais ça très mal élévé, mes copains qui ne disaient rien. Et moi, partout, je le disais toujours, ne comprenant pas les regards étonnés des mamans de mes amis qui devaient se demander "mais qu'est-ce qu'elle raconte ? takfoquoi ?). mes enfants me le disent la plupart du temps ainsi qu'à leur grand-mère. Ils refusent de le dire ailleurs. Ils savent, eux, que c'est quelque chose bien de chez nous !!
  - "mamma" c'est comme ça qu'on dit Maman.
  - Astrid Lindgren : Alla vi barn y bullerbyn, Pippi Langstrump, Emil… J'ai vu ces films dans un antique cinéma des beaux quartiers à Stockholm dans ma jeunesse, quand on y passait Noël chez mes grands-parents. En VO bien sûr. On ne comprenait pas les paroles (mes connaissances dans la langue maternelle de ma Mamma sont très limitées) mais l'image suffisait. Et la musicalité du suédois me plaisait beaucoup. Nous avons aujourd'hui les DVD en VO à la maison. Et mes enfants les adorent… Et n'ont pas besoin plus que moi à leur âge de traduction !
  
  
• Les dimanche après-midi à jouer au yam's en famille ou au jaquet avec mon père, sur un tapis du salon, allongés par terre (aujourd'hui avec l'homme. mais pas sur un tapis par terre, car point de tapis au salon !) avec les chiens qui balayaient les pions de leur queue : je regrette de n'avoir pas -encore- de chien. L'homme est contre mais je sens que je ne suis plus très loin de le faire céder !

• Les vacances en Charente maritime. J'y ai passé une très grande partie de mes étés. Enfant. Et mère. Mes petits apprennent à nager dans le club Mickey de mon enfance, avec les enfants de mes amis d'enfance. Seul endroit du monde où je puise de l'énergie à revendre…

• Les expressions encore : "Toui !". C'est notre façon à nous de cracher pour dire que si, c'est vrai ! Impossible de mentir avec ce mot à la bouche. Quand l'homme me raconte des salades, je lui dit "c'est vrai ?". "Oui". fais "toui" alors… Et si au lieu de ça il me répond "arrête avec tes "toui" c'est un truc à toi ça, je ne rentre pas dans ce jeu-là." Hahaha, je sais qu'il ment !! (s'il ne ment pas, eh bien il répond tout simplement d'un "toui" net et clair). Ca marche à tous les coups, avec mes parents et mes frères aussi !!

• "Je te mâche" ça veut dire je t'embrasse

• "Fais un grominet la rominette" qui veut dire "dors bien"

• le sauté de veau

• le couscous suédois (spécialité de ma mère, recette apprise de sa belle-mère !)

• le gâteau au chocolat (celui qu'on préfère, de père en fils). Quand mes enfants auront l'âge de le faire tout seuls, je ferai comme mon père qui me payait 5 francs d'avance pour en avoir un le soir au dessert !

• Les tartines pain grillé, beurre salé et gruyère (ou conté) coupé fin à la raclette suédoise au petit dej (trempé dans le chocolat au lait chaud c'est divin). Je pense que si l'homme a fait 2 enfants avec moi, c'est en partie parce qu'un soir où je n'avais rien pour accompagner un verre de blanc à l'apéro, je lui ai fait mes tartines du matin… Depuis, il en mange presque chaque jour, à toute heure…

• le rôti de viande blanche, pommes de terre sautées (des vraies hein, d'abord cuites à l'eau puis sautées au beurre salé), jus et gelée de groseille (ou confiture d'airelles quand on en a). Un must de notre cuisine familiale…

• le repas du dimanche soir quand on rentre tard d'un week-end : chocolat chaud et tartines pour les enfants, œufs au plat pour mon père et grignotage pour ma mère, variant selon les saisons. Aujourd'hui c'est pareil. Du moment qu'ils ont avalé du lait, j'ai toujours l'impression qu'il ne peut rien manquer aux enfants.

• la "semaine" : un peu d'argent de poche chaque semaine pour les enfants. je n'ai pas mis ça en pratique, ils sont trop jeunes mes petits. Mon père ne peut s'empêcher de le faire. Du coup les enfants ont déjà plein de pièces (pratique quand mon porte-monnaie est vide et que j'ai besoin d'une pièce ou deux. je tâche de toujours leur rendre ce que je prends…)

• les cadeaux d'anniversaire qu'on offre toujours le matin, quitte à se lever très tôt s'il y a école, pour ne pas attendre jusqu'au soir…

• Le massage énergique le matin quand c'est trop dur de se réveiller pour aller à l'école (j'adorais quand mon père me pétrissait les épaules en me chuchottant : ooooooh que c'est difficile ! Et mes zouzous ils aiment follement ça aussi)

• les boîtes de tictac (mes préférés, les blancs : je gardais longtemps la boîte vide et j'en respirais l'intérieur mi vanille mi menthe… J'en achète parfois aux enfants et l'odeur m'émeut aujourd'hui encore)

• les bonbons Haribo et les réglisses (le top : les salta katten) : de mon temps, on pouvait aller en acheter quelques uns que la boulangère nous mettait dans des sachets de papier… Et c'était l'extase ! Si j'ai longtemps refusé d'acheter de pleins paquets de bonbons aux enfants, je leur en ai toujours offert un de la boulangerie, en achetant le pain, comme un hommage à mon enfance ! (et j'en ai souvent un paquet à portée de main au bureau. Rien de tel pour moi en cas de stress qu'un crocodile pour me calmer les nerfs. je sais, c'est mal). Et comme j'ai souvent des bonbecs dans mon sac à mains (allez je vous dis tout…) il m'arrive, sur le chemin de l'école ou à tout autre moment impromptu, d'en cacher un dans ma main et de faire comme si je venais de le trouver dans l'oreille d'un enfant. Encore la reprise d'une habitude paternelle. Je m'étonne toujours de l'émerveillement des enfants à qui je fais ça pour la première fois. les plus petits demandent alors souvent : "et dans l'autre noreille, il n'y en a pas, dis ?". Et ils fouillent dedans, certains que c'est bien de là que sort le bonbon qu'ils mangent déjà…
   

Je pourrais en rajouter des pages. C'est bon les rituels familiaux, je suis POUR !!!

Comments

[clemfraiche]

Oh Tak pour ce merveilleux post! j'en ai savouré chaque ligne. et les massages énergétiques, j'aimerais bien te voler un bout de ce patrimoine. Merci vraiment Ingrid, tu es dans la droite lignée de ce que je voulais trouver.